Uniform und Ausrüstung der französischen Infanterie, 1940
Décrire l’uniforme du fantassin de l’Armée française, c’est décrire plusieurs uniformes. En effet, les évènements malheureux de mai 1940 découvriront une armée en pleine mutation. Pour aggraver encore cette diversité, la mobilisation de septembre 1939 verra la France incapable d’habiller et d’équiper ses soldats d’effets modernes. On ira jusqu’à reprendre dans les musées des armes, des casques et des canons pour équiper les régiments de seconde ligne.
Encore une fois, une généralisation des caractéristiques nous évitera de nous perdre, mais ne doit pas nous faire oublier les particuliarités de chaque unité et que les réglements ne sont pas toujours appliqués directement.
En 1935, la couleur kaki est généralisée pour toute l’armée française, mais il en existe plusieurs nuances selon les matériaux utilisés (tissus, toile, acier, feutre, etc.). Malgré les réglements, les uniformes portés en campagne sont composés d’effets provenant de plusieurs changement d’équipement successifs. La tenue du fantassin en 1935–1940 rapelle l’allure du „poilu“ de la Guerre de 1914–1918.
La tenue de campagne standard comprend:
- le casque „Adrian“ du modèle standard, ou du nouveau modèle 1926, ou d’un modèle antérieur, peint en kaki sombre
- la capote kaki pour troupes à pied modèle 1920/35 en drap kaki avec boutons peints en kaki mat
- chemise et cravate modèle 1935 en toile kaki
- bretelles et ceintures en cuir fauve
- pantalon pour troupes à pied modèle 1938 („pantalon golf") en drap kaki
- bandes moletières modèle 1918 en tissu kaki
- brodequins modèle 1917 noirs, avec semelles à clous
L’équipement est composé de:
- le sac supérieur modèle 1935 en toile kaki avec bretelles, lanières et renfort des coutures de cuir fauve: ce sac contient le paquetage de combat
- le bidon modèle 1935 recouvert de feutre kaki et attaché au ceinturon
- la musette en toile kaki avec bretelles, lanières et renfort des coutures en cuir fauve
- la musette du masque à gaz ANP31 en toile kaki à courroies en tissus
- le sac inférieur, appellé aussi sac d’allègement, car il contient les effets de rechanges, en toile kaki avec courroies en cuir fauve
- le ceinturon modèle 1937/14 et deux cartouchières modèle 1937 symétriques, en cuir fauve: chaque cartouchière comprend une petite poche pour 3 lames chargeurs et une grande poche pour 6 lames chargeurs ou des ustensiles (le soldat chargeur remplace la cartouchière droite par un étui de pistolet modèle 1937 en cuir fauve)
Durant l’hiver 1939–1940, des effets protecteurs contre l’ardeur du froid firent leurs réapparitions: la chape ou peau de mouton, les bottes de tranchées, des lainages (souvent fournis par les familles).
L’évolution de l’uniforme pendant la seconde guerre mondiale
Durant les six années de guerre, la tenue du fantassin français a évolué surtout à cause des ressources d’approvisionnement disponibles.
- Campagne de France 1939–1940: c’est le profil du „poilu“ de 14–18, mais en couleurs kaki.
- Campagne de Norvège 1940: un nouvel uniforme, pour les unités participantes, qui change l’allure du fantassin en un soldat moderne. Cette tenue est composée d’un blouson de toile kaki boutonné à mi-hauteur, une salopette kaki, des guêtres de toiles et des chaussures en dotation dans les troupes de montagnes. Canadienne en peau de mouton et lainages par temps froid.
- Campagne franco-italienne 1940: les tenues sont celles des troupes de montagnes (surtout les Chasseurs Alpins) qui y participent en majorité.
- l’Armée de l’armistice 1940–1942: la tenue sera celle du modèle 1935–1940. En 1941, apparaîtra un nouvel uniforme kaki constitué d’une veste, d’un pantalon golf, de bandes molletières et de brodequins. Le casque est du ype motorisé qui équipait les unités blindées durant la campagne de France. La tristement célèbre Milice est une unité paramilitaire et politique créée en 1943 par les collaborateurs français à l’occupant allemand. Elle porte la tenue 1941 en couleur bleu foncé: un béret, une vareuse, un pantalon droit ou golf, des jambières de cuir et des brodequins noirs.
- l’Armée coloniale 1940–1942: les troupes indigènes ou métropolitaines portent l’uniforme rappelant le „poilu“ de 1917. Ce sont elles qui accueilleront souvent durement les anglais, les américains et les FFL français lors du débarquement en Afrique du Nord, 1942.
- Forces Françaises Libres en Angleterre 1940–1942: constituée par le général De Gaulle avec les rescapés de Dunkerque et des soldats du Corps expéditionnaire de Norvège. Ces troupes porteront l’uniforme français complet jusqu’en 1942, soit des effets ramenés de France, soit ceux revenus de Norvège. Après cette date, elles seront équipées et organisées à l’anglaise avec le port des insignes nationaux. Souvent le casque Adrian sera porté par les officiers et soldats.
- Forces Françaises Libres en A.E.F. (Afrique Equatoriale Française) 1940–1942: ce sont les territoires des colonies qui ont décidées de se rattacher au mouvement du général De Gaulle. Equipé principalement de l’uniforme de 1935–1940, mais en opération elles porteront un mélange de tenues françaises et anglaises. Elle eurent un rôle actif surtout dans la Guerre du désert, par exemple, les raids de la colonne du colonel Leclerc.
- Forces Françaises Libres en Afrique du Nord 1943–1945: après le débarquement allié sur les côtes d’Afrique et l’invasion de la zone libre en France par les allemands, c’est toutes les troupes d’Afrique qui constitue cette nouvelle armée. Le général De Gaulle ne sera pas reconnu immédiatement par les américains comme chef suprême des FFL, ni par les chefs de l’Armée coloniale française. Ces troupes seront équipées à l’américaine en 1943 avec le port des insignes nationaux. Le casque Adrian, le képi ou le bonnet de police resteront une caractéristique des troupes françaises, ainsi que la canne de jonc pour les officiers. Ces troupes participeront à la Campagne de Tunisie, au débarquement de Sicile, à la Campagne d’Italie, au débarquement de Provence, à la Campagen de Libération nationale et à la Campagne d’Allemagne.
- Forces Françaises Libres en Angleterre 1942–1945: équipé par l’Angleterre, ces unités resteront jusqu’à la fin de la guerre sous le „Battledress“ avec le port des insignes nationaux. Les unités revenant d’Afrique garderont leurs tenues américaines. Le débarquement de Normandie verra des français sous les deux types d’uniformes. Cette diversité sera conservée jusqu’à la fin de la guerre.
Après la capitulation allemande, l’infanterie française sera équipée uniquement avec des tenues américaines jusqu’à ce que l’industrie française puisse les fournir à nouveau. Les tenues d’après-guerre seront longtemps inspirées du soldat des États-Unis d’Amérique.
Pol-Claude Coussement, (KS)